En Nouvelle Calédonie, la « monnaie kanak » est une petite corde, elle ne sert pas à acheter quoi que ce soit.

Cf le lien suivant : http://www.familletastet.com/article-17207336.html

Ce qui rappelle une conférence de Jean Michel Servet : en matière de monnaie la notion d’attachement se retrouve à travers toutes les cultures et à travers toute la planète. Ainsi la corde, le lien, est une figure universelle dans les représentations de la monnaie.

Cette notion essentielle encore vivante dans la coutume kanak permet de nous interroger sur la vraie nature de la monnaie dans l’histoire de l’humanité.

Dans notre quotidien d’occidentaux désireux de sortir de nos fausses représentations issues de la logique de marché, comment intégrer cette compréhension dans notre usage quotidien de nos monnaies ?

Si nous regardons la monnaie comme un moyen de valider nos relations, cette vraie nature est-elle à rapprocher de la notion d’ « objets transitionnels » de Winnicot ?

Observons donc quels genres de relations nous actualisons, affirmons et validons dans la manière dont nous utilisons nos monnaies, au quotidien.

De cette observation, nos actes d’achat deviendront probablement des moments de rencontre, d’attention et de présence à l’autre.

La mise en circulation dans la confiance de ces objets (« transitionnels » ?) peut devenir acte de liberté, de confiance et de maturité au sein d’une communauté humaine  qui se développe, qui s’ouvre à l’avenir c’est à dire à l’inconnu du présent.

Ainsi la corde Kanak, a-t-elle été offerte aux voyageurs dans un élan spontané avec cette confiance naturelle qui témoigne du lien universel entre humains. Pas de grande philosophie, rituel, paroles ou recommandations pour cet objet pourtant chargé de sens. Un cadeau, validant en toute simplicité la relation et la rencontre qui venait de se vivre !

Hélène Cassagnes et Anne Marquer

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