Compte-rendu des 14emes Rencontres Nationales

du Réseau des MLCC à Gonfreville-l’Orcher

du 15 au 17 Avril 2017

 

Studieuses Pâques. Ni cloches, ni œufs, mais des débats sereins et constructifs, grâce, entre autres, à un accueil de qualité pour lequel nous devons remercier notre partenaire : la ville de Gonfreville l’Orcher.

Son maire, Jean-Paul Lecoq, ne pouvant être présent, c’est Marie-Claire Doumbia, adjointe qui nous a souhaité la bienvenue. Son allocution, dont vous trouverez l’intégralité en annexe 1, a littéralement ravi les participants. Lisez-la, vous comprendrez.

 

Etaient présents une cinquantaine de participants représentant les projets de :carte

 

– l’Abeille (Villeneuve sur Lot),
– la Cagnole (Yonne),
– le Cep (Tarn),
– la Doume (Puy de Dôme),
– la Gabarre (Tours),
– la Gonette (Lyon),
– le Grain (le Havre),
– la Lignière (Cher/Indre),
– la Maille (Troyes),
– la Maillette (Pays de Rance),
– le Méreau (Gâtinais),
– la Miel (Gironde),
– Une Monnaie pour Paris,
– la Normaille (Caen),
– la Pêche (Ile de France),
– la Roue (Avignon),
– le Sol Violette (Toulouse),
– le Vendeo (Vendée),
– le projet des Yvelines.

 

 

Mais revenons au programme :

La matinée du samedi était réservée à l’accueil des participants et à un temps de questions /réponses dédié en particulier aux représentants de nouveaux projets. Il s’avère que la plupart des questions posées allaient faire l’objet d’un atelier l’après midi ou le lendemain.

L’après-midi du samedi une plénière intitulée :

« Comment respecter le cadre de nos valeurs tout en facilitant la circulation de nos MLCC ? »

introduisait trois ateliers de mise en œuvre : « monnaie libre », « Coopek ou pas Coopek », et « support numérique ». La synthèse ayant lieu après le repas.

 

Le dimanche matin était consacré à la présentation du « Prêt de chez moi » de la NEF, puis à une réflexion sur la nécessité, ou non, de la fonte et enfin à une plage libre où, d’un commun accord nous avons échangé sur les jeux pédagogiques utilisés par les uns et les autres.

Au cours de l’après midi du dimanche, ont été abordés les rencontres régionales, les relations avec les collectivités locales et le concept de fusion des monnaies locales en monnaie régionale.

Et pour clore la journée, repas concocté par l’un des prestataires du Grain et première apparition sur scène d’un groupe local.

 

Le lundi matin a enfin été consacré à la validation des décisions prises les jours précédents, à un rappel des critères d’appartenance au réseau, à un bilan des rencontres et à la vie future du réseau.

Comment respecter le cadre de nos valeurs tout en facilitant la circulation de nos MLCC ? 

(samedi après-midi)

 

De façon ludique, les premiers échanges ont permis de réfléchir à nos valeurs, de confirmer celles déjà contenues dans la Roue et de faire émerger certains concepts nouveaux, notamment celui de relocalisation, jugé insuffisant car recouvrant plusieurs notions telles que écologie, respect du vivant, circuits courts…, ou encore, transition, résistance, réseau, coopération, complémentarité, générosité, dignité, bonheur, joie.

14e2

Cette entrée en matière permettait de souligner l’importance de la représentativité du réseau et introduisait les trois ateliers suivants :

 

  1. Les monnaies libres

 

Nous pouvons dire qu’une monnaie libre est une monnaie non complémentaire. C’est son mode de création décentralisée (grâce à la blockchain) qui permet aux créateurs de faire de la création monétaire sans être poursuivis pour création de fausse monnaie. La plus connu de toutes est certainement le Bitcoin mais il existe une multitude de monnaies libres et des projets citoyens émergents également, tels que le sou en Mayenne.

Vu que les monnaies libres sont crées ex-nihilo (à partir de rien) il est utile de s’intéresser à la question de la valeur de ces monnaies, et plus généralement à ce qui fait la valeur d’une monnaie.

  1. Cas duBitcoin: Tout comme les matières premières, cette monnaie est rare car son émission est limitée en quantité (21 millions d’unité à terme) : C’est donc cette rareté qui fait son attrait pour les gens qui veulent trouver un placement en dehors des monnaies officielles : Sa valeur par rapport à l’€uro est donc liée à son caractère spéculatif.
  2. Cas des projets de monnaies libres associés au versement d’un dividende universel pour les utilisateurs (type sou): Ces projets sont toujours en phase expérimentale. Si on s’intéresse à la valeur de ces monnaies on voit immédiatement que l’abondance de monnaie (ou stabilité en changeant de référentiel selon la TRM : Théorie Relative de la Monnaie) les rendraient de fait moins intéressantes que la monnaie officielle. De plus l’accès à cette monnaie est déconnecté du travail de chacun : dans ces conditions qui souhaitera produire alors qu’il est possible d’attendre simplement que le dividende soit versé ?

Cette aspect ne semble pas avoir été pris en compte par les défenseurs de ce dispositif, qui si on le déconnecte des aspects techniques numériques, s’apparente à distribuer aux gens des billets de Monopoly. Dans ces conditions quel professionnel pourrait les accepter ?

 

 

3.Cas des monnaies officielles : Les monnaies officielles sont créées par le crédit bancaire, ce qui fait que si j’emprunte une somme à l’instant T, je vais devoir la rembourser augmentée du montant des intérêts à l’instant T+1, et ceci grâce à mon travail : C’est ce principe fondamental qui semble lui donner sa valeur.

Ceci constitue un paradoxe car l’intérêt est également la cause de la croissance économique, laquelle détruit actuellement notre économie et notre environnement.

 

A noter qu’au sujet des intérêts bancaires il est utile de préciser que circule actuellement une théorie infondée, qui indique qu’une impossibilité mathématique subsiste sur l’opération de remboursement d’un emprunt, car il faudrait rembourser le capital augmenté du montant des intérêts, alors que seul le montant correspondant au capital a été créé. Cette théorie est fausse car elle oublie le caractère dynamique de la monnaie : En effet le remboursement se fait en plusieurs traites, et les intérêts remis au banquier dans chaque traite ne sont pas détruits (contrairement au capital). Ils sont donc remis en circulation via le paiement des charges (locatives ou salariales…). Ce qui fait que ce montant peut à nouveau être capté par l’emprunteur qui pourra rembourser une nouvelle traite : Faites l’expérience à partir d’un échéancier bancaire et vous verrez qu’en remettant en circulation le montant des intérêts, vous pouvez rembourser votre prêt au millième de centime prêt.

Enfin la question des intérêts sur la monnaie nous a conduits à envisager d’autres formes monétaires qui pourraient s’extraire de l’intérêt bancaire tout en donnant de la valeur au moyen d’échange.

 

  1. L’exemple des coopératives intégrales ou l’ensemble des professionnels vendent leur production à la coopérative qui stocke les denrées dans un lieu et donne en échange des bons correspondants à la valeur des biens déposés (à laquelle on soustrait les frais pour pertes, location, personnel)

D’autres personnes peuvent à leur tour faire de même et peuvent à présent acheter les produits déposés par les premiers intervenants. On revient de fait vers un système Barter ou de type SEL mais dans ce cas il y a bien une monnaie qui circule.

  1. Dispositif de monnaie fiscale développé par Bruno Théret, économiste et directeur de recherche au CNRS : Au lieu de recourir aux marchés financiers pour se financer, l’Etat (ou les collectivités locales) pourrait émettre une monnaie gagée sur ses ressources fiscales comme cela se faisait en France dans les décennies d’après-guerre.

Le principe est simple, la collectivité émet la monnaie fiscale et paie une partie du salaire des fonctionnaires ou des entreprises travaillant pour elle. Cette monnaie fiscale peut être acceptée par tous les commerces qui le souhaitent. Ils peuvent alors payer leurs impôts avec, ou changer cette monnaie fiscale contre la monnaie légale entre le 25 et le 30 de chaque mois au taux de 1 pour 1.

Chacun prend confiance progressivement dans le dispositif, et le change en fin de mois peut devenir une contrainte qui pousse chacun à utiliser la monnaie fiscale, d’où un effet relocalisant libéré de la spéculation. De plus ceci réduit la part du montant des emprunts à rembourser par la collectivité car il n’y a plus d’intérêts à régler au secteur financier.

Selon B. Théret avec ce dispositif il n’y a pas de crainte de voir apparaitre une nouvelle « planche à billets », car dès lors qu’il existe une monnaie supérieure (dans le cas de l’Union européenne, l’euro), toute collectivité émettrice de ses propres moyens de paiement a intérêt à en préserver la valeur. En effet, mener une politique inflationniste reviendrait à réduire la valeur de ses recettes de demain et à miner la confiance dans sa monnaie.

http://base.socioeco.org/docs/federalisme_monetaire-2_1_.pdf

 

  1. Coopek ou pas Coopek

 

Il s’agit d’une monnaie lancée par Gérard Poujade en s’appuyant sur le réseau des Biocoop, mix entre un Barter et une monnaie complémentaire et se présentant uniquement sous forme électronique. Sa vocation est nationale, tout en prétendant favoriser le développement local !!!

Les questions les plus importantes qui se posent sont donc : la concurrence possible avec les monnaies locales ; le fait que ce soit une monnaie de type descendant, pas du tout citoyenne ; la cohabitation entre une monnaie locale papier et une autre électronique.

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Il se trouve en effet que le Coopek n’atteint pas, loin de là, les résultats escomptés, ce qui fait qu’il démarche sans préalable, projets et monnaies existantes pour leur proposer un pack de services destinés à les intégrer.

Pour information, Mr Poujade, maire PS du Séquestre, a voulu lancer une monnaie régionale, le « Mipy », alors qu’il était vice-président de la Région Midi-Pyrénées. Pour cela, il a fait voter une subvention d’un million d’euros et ce projet n’a jamais vu le jour.

Il est évident que tous les participants ont convenu que le Coopek n’est ni citoyen, ni local, et ne correspond donc pas aux valeurs du réseau.

 

  1. Monnaie numérique

 

Les premiers résultats d’une enquête, non encore diffusée, effectuée par Le Sol Violette, pointent deux écueils au développement de nos monnaies. Du côté des utilisateurs, se procurer des coupons suppose un effort que tous ne sont pas prêts à assumer. Par ailleurs, au-delà d’une certaine somme, quasiment plus personne ne paie en liquide. Du côté des prestataires, l’obligation de régler leurs fournisseurs en espèces complique les échanges.

D’où l’idée de développer une version numérique de nos monnaies, sans oublier toutefois que l’existence d’une monnaie papier est une condition incontournable de l’adhésion au réseau.

Cet atelier a donc donné lieu à l’établissement du tableau rassemblant les arguments pour et contre que voici :

 

POUR CONTRE
°    Techniquement, on peut avoir le numérique et garder les espèces.

°    Peut faire venir des gens, renforcer le réseau, qui ne viennent pas car trop contraignant pour l’instant.

°       Facilite la vie pour les utilisateurs.

°       Temps bénévole important pour la gestion des flux : numérique peut permettre de libérer du temps pour faire autre chose (et faire vivre nos valeurs).

°       Besoin pour les échanges interentreprises et les grosses sommes.

°       Favoriser la circularité de la monnaie, en facilitant les échanges interentreprises (pour ceux qui n’ont plus l’habitude de faire leur trésorerie en liquide).

°       Cela donnerait également une meilleure résilience au système.

 

 

°       Peut augmenter les avantages pour les pros, augmentation du CA → argument pour convaincre les nouveaux pros.

°       Mutualisation peut apporter des réponses à la fois aux problèmes de coûts, et aux problèmes de contrôle technique.

°       Problème aussi des touts petits montants, comme on ne peut pas rendre la monnaie en euros sur des monnaies locales, peut freiner par ex. les boulangeries.

°       Risque de participer au mouvement global actuellement qui vise à stopper les espèces.

°       Des gens qui peuvent partir de l’association si on passe au numérique.

°       Difficulté à garder le lien social avec le numérique, par rapport aux billets papiers (économie de face à face). Le numérique n’est pas forcément déshumanisant en théorie, mais il l’est souvent en pratique.

°       Les coupons papier sont plus pédagogiques. Les billets sont le premier de nos flyers !

°       Il y a d’autres moyens pour faciliter la vie des utilisateurs :

-Pouvoir commander des billets (expérience de Bristol)

-Idée d’avoir des traites, papier (équivalent d’un chèque en monnaie locale)

°       Risque pour la confiance : qui est derrière, comment ça marche ?

°       Risque aussi pour la protection des données (c.f. démocratie)

°       Dépendance technique, risque de perdre une partie de la maîtrise du système. C’est quelque chose qui suscite de la crainte.

°       Impact écologique – questionnement. Qu’est-ce qui consomme le + d’énergie ? (entre les cartes, les paiements par téléphone) – le papier, globalement, n’est pas très polluant.

 

Après discussion, il ressort qu’on peut très bien faire vivre les valeurs avec les deux outils (numérique et papier). Ce qui importe étant la qualité de l’échange. Mais bien entendu, sur les questions pratico-pratiques des divergences subsistent.

Quant à l’aspect éducation populaire, est-ce que le numérique peut y contribuer ou le mettre en danger ?

La question est restée sans réponse.

Il nous manque bien sûr des éléments pour décider, notamment des éléments clairs sur le coût d’investissement (car cela varie fortement selon les technologies utilisées, le format choisi et la mutualisation éventuelle) et aussi le coût de gestion à long terme (combien il faut pour gérer, et combien ça nous fait économiser sur la gestion du papier).

A l’heure actuelle, la Doume utilise un système qui lui permet de suivre la circulation de la monnaie et permet, pour les professionnels, les paiements à distance par le biais d’un compte numérique.

La Pêche est en contact avec LemonWay, leader des échanges numériques (Afrique, Asie, Amérique du Sud) qui est prêt à travailler à des conditions avantageuses et à permettre la mutualisation. Par ailleurs, une start-up dont les membres sont adhérents de la Pêche travaille également sur la question.

L’Eusko pour sa part, a pu avec un financement participatif réussi, démarrer son projet de paiement par carte à partir de logiciels libres, pour un investissement global de 175000 €. Ils confirment leur proposition de le mutualiser avec les MLCC qui le souhaitent par le biais de formations et accompagnement en sessions de 1 à 2 jours à Bayonne.

Quant à l’aspect juridique, il faut savoir que les monnaies locales peuvent avoir des paiements numériques sans demander d’agrément, à condition que les montants en circulation ne dépassent pas 1 million d’euros sur 12 mois glissants. Ce qui ne dispense pas de travailler sur la sécurité.

 

14e3

Après le repas nous nous sommes réunis en séance plénière pour faire un compte rendu des 3 ateliers présentés ci-dessus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le « prêt de chez moi » de la NEF.

(Dimanche matin)

Petit préambule précisant que la NEF, à l’origine établissement financier, s’appuyait sur le Crédit Coopératif pour la gestion des comptes de ses adhérents.

Depuis deux ans, la NEF est devenue autonome car elle a reçu un agrément de la Banque de France qui lui permet dorénavant d’ouvrir des comptes de dépôt en ligne (actuellement uniquement pour les professionnels) et des comptes de livret en ligne pour tous.

Prêt de chez moi, (ou P2CM), permet de savoir où l’on place et à qui l’on prête (à taux zéro). Ce n’est plus réservé qu’aux particuliers-épargnants, mais bientôt ouvert aux personnes morales. A noter qu’il existe aussi une plate-forme (Zeste) pour les dons.

Ainsi, une monnaie locale pourrait envisager de prêter une partie de son fonds de garantie à des prestataires de son projet, sachant que, par expérience, on considère que l’on peut prêter 20 à 25 % du fonds de garantie sans prendre de gros risques.

Les prêts peuvent être engagés sur une période de 3 à 7 ans. Ils sont associés à une campagne de financement participatif. Si le montant souhaité n’est pas atteint, la NEF complète. Cela implique que chaque prestataire comprend que s’il ne cherche pas à écouler ses recettes en MLC au sein du réseau, en demandant de les reconvertir en Euro, il freine de nouveaux prêts pour la transition.

S’il n’est pas assorti d’intérêts, ce prêt a tout de même un coût : 9,5%, mais cela s’entend sur le montant du prêt et non sur la durée, ce qui revient à un TEG compris entre 3,2% et 7,4% selon le montant envisagé.

Par ailleurs, aucune garantie personnelle n’est demandée.

Enfin, en cas de défaut de paiement, la NEF garantit le remboursement au projet de MLCC de l’intégralité du montant de son fonds de garantie affecté au prêt. En cas de besoin absolu, la part fonds de garantie investie est récupérable avant terme, pour tout ou partie, sans frais.

Pour en savoir plus, voir la plate-forme : www.pretdechezmoi.coop

 

Fonte ou pas fonte ?

(Dimanche matin)

 

A l’origine de cette idée, Silvio Gesell (auteur de « l’ordre économique naturel », la dernière édition datant de 1948) qui partait du principe que tout ce qui est produit par l’homme et la nature perd de sa valeur au fil du temps. Dans les années 30, toutes les expériences ont opté pour la fonte. Mais est-ce encore utile aujourd’hui ?

Quatre chaises, disposées au milieu de la pièce ont permis à tous les volontaires de venir s’y asseoir et de partager leur vision de la question.

Résumé dans le tableau suivant :

POUR CONTRE
– Cela accélère la vitesse de circulation

– Il y a un côté pédagogique intéressant car cela va à l’encontre des idées reçues.

– Le coût est négligeable : 2€ maximum par an pour un adhérent.

– Faire quelque chose qu’on trouve compliqué peut être enrichissant.

– Permet de créer du lien : on se retrouve pour tamponner ou coller les vignettes.

– Incite à la dépense ou amène une réflexion sur notre consommation ?

– Donne une véritable identité commune.

– Evite la fraude et inspire confiance

– Ce qui reste à prouver.

– Sans, c’est plus facile à gérer.

– Dans tous les cas les MLCC perdent de la valeur dans la mesure où elles sont adossées à l’Euro.

– Ne pas pouvoir épargner en MLCC est suffisant.

– Pas toujours évident de vérifier les dates.

– Frein, tant pour les utilisateurs que pour les prestataires.

– L’argent est vécu comme un souci, inutile d’en remettre.

– Si l’on souhaite toucher le plus grand nombre d’utilisateurs, c’est un frein.

– Pas si sûr, car fluctuant.

 

Au fur et à mesure des interventions, on va finir par se rendre compte que finalement personne n’est contre la fonte, même s’elle n’a pas été mise en pratique. Et que dans ce dernier cas de figure il est important de continuer à y réfléchir. Certains ont même imaginé un système de fonte gratuite.

Mais au fait ! Une idée qui pourrait satisfaire le plus grand nombre : et si on appliquait la fonte uniquement au numérique ?

 

Des jeux pour les MLCC.

(Dimanche matin)

 

Un inventaire rapide a donc été fait des jeux qui sont utilisés pour présenter les MLCC à divers publics.

La Doume utilise :

  • le jeu de la Corbeille, que l’on peut trouver sur le site valeureux.org avec un autre jeu nommé Geconomicus. Il s’agit de construire des maisons, dans un premier temps en échangeant avec des jetons, dans un second en empruntant avec des billets. Bien entendu, au deuxième tour on en construit moins et certains sont en difficulté.
  • Ils se servent également du Monopoly, avec comme règle de durer le plus longtemps possible.

 

La Gonette utilise le jeu de la circulation monétaire, qui est une variante de celui de la Dame de Condé. 1er épisode : le circuit du billet est clos et n’a rien coûté. 2ème passage : un prestataire achète à l’extérieur et l’argent non seulement circule moins mais est perdu. 3ème tour en monnaie locale : semblable au premier, mais en plus l’argent est aussi à la banque. On peut déchirer le billet fictif à la fin pour rappeler la convention tacite sur l’argent.

Le projet de Chevreuse travaille sur un jeu de rôle ou des vendeurs locaux et non locaux échangent avec ou sans monnaie complémentaire.

Le Sol Violette a mis au point plusieurs jeux :

  • le premier utilise des pots à yaourt, certains opaques, utilisés au premier tour, d’autres transparents, pour le deuxième, ainsi qu’une caisse contenant de l’argent. Au premier tour, le maitre de jeu retire en secret l’équivalent de ce qui part dans la finance internationale. Au deuxième, il ne retire rien car le contenu, en monnaie locale, est visible.
  • le cube: une feuille de papier avec un cube dessiné mais non fermé. Chaque groupe dot écrire sur chaque face un mot qui décrit ce qu’il souhaiterait comme valeur pour l’argent. Puis, chaque cube est fermé et l’ensemble sert à construire un mur d’expression. On essaie de créer des liens de sens en agençant les cubes. On peut aussi casser le mur et le reconstruire.

-extension 1 : jeu de pétanque solidaire. Le cochonnet est l’humain. Le cube est lancé et le groupe a cinq minutes pour imaginer un sketch en rapport avec la face qui apparait.

-extension 2 : imaginer le contraire de chaque face du cube.

  • la bouteille: on remplit une bouteille, sur laquelle deux niveaux indiquent pénurie et prospérité, avec des tasses d’eau représentant la monnaie officielle. Dans un premier temps, on la perce de trous qui symbolisent une carte bancaire, un chèque. Le liquide tombe donc dans une bassine qui représente la finance internationale. Dans un second, on remplit la bouteille avec des pois chiche qui représentent la monnaie complémentaire qui ne fuit pas.
  • les bassines: on utilise deux bassines l’une représentant l’économie réelle, l’autre économie spéculative.    Avec un tuyau, on fait passer le liquide de la première à la deuxième.
  • le vrai du faux: destiné aux interventions auprès de lycéens dans un temps très court. 1à questions pour lesquelles il s’agit de répondre si c’est vrai ou faux.

 

Quelques uns de ces jeux figurent déjà sur le site du réseau à la rubrique Voir/Faire, onglet Jeux pédagogiques.

 

Le Réseau des MLCC : du national au régional.

(Dimanche après-midi)

 

Rencontres Régionales

 

Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes). 36 MLCC ou projets ont été recensés sur le territoire. 21 ont répondu à l’appel et environ 70 personnes étaient présentes à cette journée qui a démarré par un forum ouvert permettant ainsi de répondre au maximum des questions des participants. Parmi les questions abordées : le Coopek, le « mariage » partenariat du Retz’l et du Roseau, les collectivités locales.

Une liste de diffusion a été établie mais elle ne fonctionne pas encore.

Cela a, bien sûr, été un gros travail d’organisation, notamment à cause de la difficulté à recenser les monnaies qui, loin s’en faut ne sont pas toutes sur le site. Est-ce parce qu’elles n’en ont pas connaissance ou ne veulent pas y être inscrites ? En tous cas, cela prouve qu’il ya certainement beaucoup de gens qui ignorent ce qui se passe au niveau national.

Le prochain rendez-vous aura lieu au mois de novembre avec la Gatinelle.

Ile de France 30 personnes se réunissent environ tous les 3 mois. Un vrai réseau francilien existe donc et semble devenir autonome, c’est-à-dire indépendant de la Pêche. La question qui se pose alors est de savoir si cette dernière a pour vocation de devenir une monnaie régionale, d’autant qu’elle se rend compte que cet échelon n’est pas forcément pertinent pour elle.

Auvergne/Rhône Alpes Une douzaine de monnaies étaient présentes à Chambéry et des élus locaux étaient présents. Il a été question, entre autres de l’histoire des monnaies en place et de la mutualisation des forces entre les différentes monnaies. L’intérêt est en effet de mieux mailler le territoire, ce qui permet, le cas échéant, d’avoir plus de force par rapport aux élus régionaux.

La prochaine réunion aura lieu à lieu à Lyon le 7 juillet. Semaine chargée car au même endroit se déroulera le 5 un séminaire Coopek/mouvement Sol et le 6 l’AG du Sol.

Remarques :

-il faudrait pouvoir mutualiser les comptes-rendus des réunions régionales en les publiant sur le site (à chacun de les faire remonter à : . internet@listes.monnaie-locale-complementaire.net)

-il serait également souhaitable d’inciter les monnaies qui ne sont pas encore sur le site à se faire connaitre.

-en Normandie, il y a eu une tentative de réunion régionale. Elle a échoué à partir du moment où la déclaration d’intention du président de Région de créer un Monnaie Régionale a interféré dans le processus.

 

Collectivités locales

La loi du 31 juillet 2014 sur l’ESS a reconnu officiellement l’existence des Monnaies Locales. Ce qui est en apparence une avancée se révèle cependant insuffisant.

En effet, cette loi ne donnait pas aux collectivités le droit d’encaisser et de décaisser en monnaie locale.

C’est la raison pour laquelle, suite aux rencontres de Lignières, la décision de relancer le groupe juridique a été renouvelée (comme cela avait déjà été fait en son temps à plusieurs reprises en rendant visite à l’ACPR). Une rencontre a été obtenue à Bercy avec la responsable du Pôle ESS en juillet 2016. Bien qu’un peu décevante, cette entrevue a tout de même permis à une circulaire, adressée à tous les Agents des Finances Publiques (anciennement Trésoriers publics) de voir le jour. Celle-ci autorise les communes volontaires à établir des conventions avec des MLCC et autorise les régisseurs des collectivités à en encaisser.

Mais bien sûr, les sommes encaissées en MLC ne peuvent ressortir qu’en euros et les collectivités subissent donc systématiquement le taux de conversion. Il faut donc continuer à mandater le groupe juridique en s’appuyant sur les différentes démarches locales pour obtenir un élargissement de la règlementation autorisant l’utilisation des MLCC pour les dépenses des collectivités.

Devant cet état de fait les collectivités ont des réactions différentes. Certaines ont conclu des conventions et acceptent la MLC dans différentes régies. C’est le cas à la Roche-sur-Yon, à Bouguenais près Nantes ou encore à Blanquefort sur Briolance… Pour faciliter les choses, il est possible de supprimer le taux de reconversion. Une autre possibilité est de rajouter la somme correspondante à la cotisation due l’année suivante. C’est ainsi que pratique l’Abeille. D’autres, à l’instar de Gonfreville l’Orcher pour le Grain font le choix de faire évoluer le cadre juridique avant d’accepter la monnaie locale.

 

Monnaies régionales et institutionnelles : la cas Normand

 En juin 2016, le président de la Région Normandie, Hervé Morin, a annoncé sa volonté de lancer une Monnaie Régionale, en précisant qu’il agissait de concert avec les monnaies existantes à savoir l’Agnel (Rouen), le Grain (le Havre) et la Normaille (Caen).

Le premier problème est que contrairement à ce qui a été annoncé par voie de presse, aucune de ces 3 MLC n’avait été mise au courant de l’intention de la Région.

Très rapidement, la position des 3 monnaies a été la suivante :

– L’Agnel est tout à fait favorable. Mais l’obtention d’une subvention par la Région n’expliquerait-elle pas sa position ?

– La Normaille est farouchement opposée au projet, d’autant qu’il met un coup d’arrêt à son démarrage. Quant au Grain, il se place dans une position intermédiaire et propose à la Région une configuration qui permettrait une articulation et un développement harmonieux des MLC avec la Monnaie Régionale.

Apparemment la Région n’en a que faire. Il apparait en effet qu’elle souhaite développer une monnaie unique, bien qu’elle veuille l’appeler commune. Où est la différence ? Sa position n’a pas changé au fil des réunions malgré nos nombreuses mises en garde. Il parait également évident que la dimension citoyenne va se limiter à l’aide à la rédaction d’une charte et peut-être notre mot à dire dans le choix du nom de la monnaie.

Las de ce dialogue de sourd, le Grain à fait parvenir à Hervé Morin un courrier de mise en garde. C’était en décembre 2016. Il attend toujours la réponse.

Aux dernières nouvelles, la Région a engagé une étude et missionné 3 « experts » à ce propos (sans concertation dans le choix avec les MLC censées pourtant faire partie du groupe de pilotage. Belle leçon de démocratie !) Deux de ses expertes sont connues dans la sphère des MLC. Il s’agit d’Andréa Caro (Sol) et d’Anne-Cécile Ragot (Taoa).

Tous les participants aux rencontres ont unanimement convenu que le Réseau devait prendre position, essentiellement parce que la dimension citoyenne était ouvertement bafouée. Ce type de monnaie a certes le droit d’exister, mais il est hors de question de s’y impliquer.

Il a donc été convenu qu’une lettre affirmant la position du réseau sur les monnaies institutionnelles et commerciales (cas du Coopek) serait rédigée. Le contenu en sera validé le lundi matin et vous le trouverez en Annexe 2.

Reste à chacun d’utiliser à sa guise cette déclaration auprès des médias.

 

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Et pour terminer, La vie du Réseau des MLCC.

(Lundi matin)

 

Validation de décisions

 

1 – Ajout au manifeste des MLCC

Tel qu’envisagé sur proposition courant 2017, il est proposé le texte suivant :

« tout projet éthique et solidaire souhaitant participer à la dynamique des MLCC doit s’engager dans un travail de concertation avec les initiatives voisines ou les monnaies déjà présentes sur le territoire ».

Après discussion, cette formulation validée à l’unanimité. Cependant la question de l’accord préalable lié à la concertation devra être abordé et précisé dans l’esprit aux prochaines rencontres.

Afin de mieux affirmer nos valeurs, l’idée d’un logo du Réseau a également été évoquée. Marc (La pêche) et Alain (La Lignière) vont y travailler.

 

2 – Finances

Il y a actuellement 581 € sur le compte du Réseau. Il y en aura bientôt 830 après les Rencontres. L’utilisation en est prévue pour amortir les déplacements des bénévoles auprès des autorités (Paris…).

La possibilité d’utiliser cet argent pour aider au démarrage de projet a été évoquée, mais non retenue. Par contre lors des prochaines rencontres, il sera utile de débattre plus largement de l’entraide au sein du Réseau.

 

3 – Site, réseaux sociaux

Marc (La Pêche), l’administrateur de notre site, a besoin d’un copilote et lance donc un appel aux bonnes volontés. Il a également besoin de contributeurs à la fourniture de contenu (articles, annonces, compte-rendus de manifestations locales…) pour le site. Qu’on se le dise !

Et qu’on lui adresse à : internet@listes.monnaie-locale-complementaire.net

Nicolas (Gonette), se propose pour créer et animer une page Facebook. La Gonette et la Pêche vont faire des propositions comportant des garde-fous tant sur le contenu que sur la forme pour décision aux prochaines rencontres.

 

4 – Groupe « Rencontres »

C’est le comité de pilotage des Rencontres. Il est composé d’une ou deux personnes de chaque monnaie en ayant organisé. Dans la mesure où, théoriquement, de nouveaux arrivent chaque année, ceux qui ont œuvré pour les 14 premières Rencontres (Michel, Jean-Paul, Célina, Annie, Philippe-l’Abeille), souhaitent maintenant passer progressivement la main (relance des prochaines rencontres en laissant la place au reste du groupe), et tout du moins réduire leur implication en restant disponible aux interpellations et soutiens ponctuels.

 

5 – Groupe Juridique

Suite au débat de la veille, il est décidé de reconduire le groupe juridique avec pour objectif de reprendre contact avec les autorités après les élections pour l’élargissement de la circulation des MLCC.

Ce groupe est composé de Philippe (La Miel), Célina, Annie, Jean-Paul, Serge, Philippe (L’Abeille), Daniel)

 

6 – Prochaines Rencontres

Le passage à une Rencontre annuelle avait résulté l’an dernier de l’absence de candidat pour l’automne 2016. Or le maintien de 2 annuelles reste préférable. Si dans un premier temps, il avait semblé possible à La Gabare de se proposer pour l’automne 2017, cela leur désormais impossible, ne se sentant, pour le moment, pas prêt à l’organisation. Faute de candidat, ce seront des rencontres régionales qui seront reconduites pour l’automne 2017.

Ce sont nos amis de la Doume qui se proposent de nous accueillir l’an prochain à Clermont Ferrand pour les 15° Rencontres Nationales, lors du week-end de Pentecôte (20 mai 2018).

 

 

Sniff !

Tour de Table Tous les participants ont apprécié l’ambiance de ces Rencontres et il va falloir attendre un an pour se revoir, car en automne il n’y aura que des Rencontres Régionales.

Et s’il ne fallait retenir qu’une chose de ces Rencontres, ce serait celle là : l’an dernier à Lignières nous avons décidé d’ajouter un C comme Citoyenneté à notre sigle.

Cette année, à Gonfreville, il s’est révélé être la colonne vertébrale de notre réseau.

Annexe 1

Discours de bienvenue : Serge Delamare

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Discours de Mme Doumbia

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Annexe 2

Communiqué du Réseau des MLCC

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Un commentaire

  1. Bonjour,

    Dans la partie « Collectivités locales », vous parlez d’une circulaire adressée aux Agents des Finances Publiques. Auriez-vous la référence de cette circulaire ?

    Merci !

    Gérald

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