Les monnaies locales complémentaires, une nouvelle mode ?
En ce début de XXIeme siècle, l’humanité se trouve face à une situation unique dans son histoire :
- Une démographie qui est passée en l’espace de deux siècles de 1 milliard à plus de 7
- Des ressources naturelles non renouvelables en voie d’épuisement.
- Une pollution croissante de notre milieu naturel.
- Une contradiction fondamentale qui s’ancre dans le fait que l’idéologie économique ne propose pas d’autre option que la croissance, alors que le respect des équilibres écologiques réclament plus de sobriété.
Si en 1800, aux débuts du capitalisme, le défi était de produire plus, celui qui se pose à notre époque est de produire moins mais mieux et de partager équitablement pour rendre possible à tous une vie de suffisance et de dignité en harmonie avec les exigences écologiques. Il devient temps de comprendre que la « sortie de crise » présentée par nos « élites » comme s’il s’agissait de retrouver le « monde d’avant » est chose impossible car suicidaire en raison du contexte global qui est maintenant le nôtre. La clé se trouve dans l’invention d’un nouveau paradigme qui dépend complètement de la réponse que nous donnerons à la question : Qu’est-ce que la richesse ?
Or la monnaie en tant que symbole de celle-ci, de problème peut devenir la solution. C’est cela qui se joue au travers du mouvement des monnaies locales complémentaires. Des « citoyens ordinaires », conscients qu’un nouveau monde est à concevoir, se posent des questions essentielles de sorte que le côté souvent anecdotique de l’affaire doit être considéré comme le germe d’une société respectueuse et réconciliée. Tout reste à faire, certes, car une monnaie locale n’est pas une solution en soi, mais un outil pédagogique de transformation de la pensée humaine. L’histoire a besoin de temps, mais les premières lignes sont écrites et ce tirage spécial de l’Age de faire va vous les conter par le témoignage de quelques pionniers.
Philippe Derudder
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