Eco-fiction pour répondre aux défis du XXIe siècle

par Philippe DERUDDER

Le projet d'avenir de nos « élites » pour la planète est fondé sur une relance de la croissance tirée par le « développement durable » ; autrement dit, on continue comme avant, mais « en vert ».

Or, le système « d'avant » qu'on se garde bien de remettre en question, repose sur la logique de l'argent-roi, responsable des iniquités sociales, de la pauvreté, de la faim, de la pollution et du pillage des ressources. Peut-on sérieusement croire que l'écologie tirée par l'argent résoudra nos problèmes ?

Ne nous laissons toutefois pas duper par « le système » ; car il n'est que le reflet de l'intention de ceux qui le conçoivent et l'utilisent. Ainsi les multiples crises que nous connaissons reflètent-elles un mode de pensée inapproprié à la réalité humaine du XXIe siècle. Elles sont une invitation pressante à passer de ce que l'auteur appelle la conscience de rareté qui conduit à vouloir amasser et « gagner », à la conscience d'Abondance, qui ne signifie pas avoir beaucoup, mais être dans une sensation de complète satiété. En terme systémique, c'est passer de la logique de l'argent-roi à celle de la Vie-reine.

Ce livre, par le biais de l'histoire romancée d'un petit village qui s'engage dans cette « aventure », nous parle de cet incroyable défi que l'humanité a à relever. Il donne des clés essentielles pour opérer cette transformation de conscience, tout en proposant des solutions économico-financières possibles à mettre en place dès maintenant, à notre niveau, afin d'initier

les bases d'un monde de suffisance bienheureuse pour tous.

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Extrait :

Préambule

La première édition de ce livre remonte à dix ans. N’est-ce pas un peu osé de ressortir un ouvrage qui
traite d’Abondance à une époque où on ne parle que de raréfaction des ressources naturelles ? Où le
monde est confronté à un empilement de crises : crise financière et économique, crise alimentaire, crise de
l’énergie, crise écologique ? Où les entreprises ferment leurs portes, où les gens sont mis au chômage par
milliers tous les jours dans le monde ? N’est-il pas utopique de croire encore à l’Abondance ?
Peut-être l’aurez-vous remarqué. C’est d’un « A » majuscule que je pare ce mot. Car contrairement au
sens commun qu’on lui donne spontanément, l’Abondance dont il va être question ici ne renvoie pas à une
« quantité d’avoir » mais à une « qualité d’être » ; autrement dit au mode de pensée auquel la vie nous
demande de nous ouvrir. Demande ? Eh oui ; les crises sont un langage. Tout ce qui vie crie, implore,
tâche d’ébranler les vérités sur lesquels repose notre civilisation. « Ami » nous dit-elle, « tu n’as connu
que la rareté ; pour survivre, tu as développé un mode de pensée fondé sur la croyance qu’il n’y a pas
assez pour tous et, au nom de la peur de manquer, tu accumules et tu luttes. Mais arrête ! Car aujourd’hui
tu as les connaissances et les technologies qui rendent suicidaires tes accumulations et tes compétitions.
Tes réflexes de survie sont en train de te tuer, toi qui as si peur de la mort. Il est temps que tu apprennes à
Vivre, art autrement plus subtil que survivre. Quel défi ! Sauras-tu le relever ? Car ce défi est de croire, au
moment où tout semble t’échapper, que tout est là, que tu peux t’abandonner en confiance à la Vie, qu’au
lieu de prendre tu peux partager, qu’au lieu de craindre, tu peux aimer… »

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